Des milliers de TPE, PME et ETI changent de main chaque année en France. Envie d’une réorientation professionnelle, permettre à ses collaborateurs d’accéder au capital, envisager son départ à la retraite : les raisons de vouloir transmettre son entreprise sont nombreuses.
Mais pour qu’une transmission d’entreprise permette pérennité et croissance pour l’entreprise elle-même et optimisation de la valorisation du patrimoine pour le cédant, il est essentiel de bien se préparer à une telle opération, matériellement, mais aussi mentalement.
Les professionnels de la transmission d’entreprise (avocats, conseils en M&A, banquiers, experts-comptables) recommandent d’anticiper bien en amont les conséquences d’une telle cession. On évoque en général cinq années de préparation. Pourquoi ?
Parce que s’organiser à transmettre son entreprise est un préalable indispensable à sa réussite
Que l’on envisage une cession à un tiers, une transmission familiale ou à ses salariés, la première question que doit se poser le futur cédant consiste à savoir s’il se sent véritablement prêt à passer le flambeau. Le mouvement qui consiste à laisser à d’autres, tiers parfaitement étrangers à l’entreprise ou familiers de son fonctionnement, le soin de continuer une aventure que l’on a initiée et investie des années durant n’est pas un exercice facile.
Il importe de réfléchir à l’après, pour soi (comment va s’organiser ma vie dorénavant, de quels revenus vais-je pouvoir profiter ?) comme pour l’entreprise (de quel profil de repreneur ai-je envie pour mes salariés ?). Alors seulement le projet de transmettre son entreprise peut s’élaborer.
Parce qu’il est prudent de se placer en état de veille avant de transmettre son entreprise
Pour optimiser ses chances de trouver le repreneur idoine et ainsi transmettre son entreprise au moment choisi et aux conditions financières souhaitées, le futur cédant doit, en amont, se poser les mêmes questions que celles que ne manquera pas de se poser le candidat repreneur : quels rôles clés aujourd’hui assumés par le vendeur vont être laissés vacants au départ de ce dernier et comment y pallier ? L’entreprise peut-elle continuer à se développer ? Quelles sont ses forces ? Quels points de vigilance doivent être pris en compte ? De quel niveau d’adhésion au changement les équipes disposent-elles ? L’infrastructure matérielle, les équipements doivent-ils être modernisés ? La réglementation applicable est-elle strictement observée ? Des aménagements matériels, humains, doivent-ils être envisagés ?
A travers une série de questions de bon gestionnaire et accompagné dans cette démarche par des professionnels de la transmission d’entreprise, le futur cédant réalise un bilan de santé de son entreprise. Ce diagnostic permet d’ancrer le futur cédant dans le processus de transmission de son entreprise à moyen terme. Il favorise, dans le même temps, une optimisation de la valeur de l’entreprise, permettant de procéder à des réajustements éventuels avant cession pour en augmenter la valeur (arbitrages de litiges, renégociations d’emprunts, réinvestissements…).
Parce que transmettre son entreprise est une opération complexe, qui nécessite des expertises distinctes (évaluation et ingénierie patrimoniale, fiscale et financière)
Pour assurer le succès d’une opération de cession, un certain nombre d’actions importantes doivent être menées par le futur cédant. Bpifrance recommande qu’en parallèle de ces actions et environ 18 à 24 mois avant la cession de l’entreprise, le futur cédant effectue un diagnostic patrimonial [lien à insérer vers article bilan patrimonial] et se documente, accompagné de son conseiller bancaire patrimonial, sur les dispositifs fiscaux en vigueur, afin de ne pas passer à côté d’une éventuelle opportunité. Prise de conscience et diagnostic santé désormais enclenchés, le futur cédant peut entrer dans la troisième phase préliminaire, celui du choix du mode de cession. Donation en pleine propriété ou en se conservant l’usufruit, vente totale ou partielle, en une seule fois ou échelonnée dans le temps, à ses enfants, ses salariés, un repreneur ou un fonds d’investissement : selon les options choisies, les conséquences juridiques, fiscales et financières varient.
Là encore, il est très utile d’être accompagné de son conseiller bancaire patrimonial pour envisager les avantages et faiblesses de chacune des hypothèses.
A l’issue de cette troisième phase, c’est l’esprit clair sur la marche à suivre et accompagné des conseils qu’il aura choisis, que le futur cédant peut s’engager dans les étapes suivantes, à savoir :
- la préparation des éléments prévisionnels (business plan, hypothèses, simulations) ;
- la valorisation de l’entreprise, selon des modalités qui peuvent différer ;
- l’élaboration du dossier de présentation de l’entreprise ;
- l’identification du profil du repreneur et sa recherche, à moins qu’il s’agisse d’une transmission familiale ou aux salariés, identifiés ab initio ;
- la négociation du protocole d’accord ;
- la signature de l’acte de cession définitif ;
- la gestion de l’après cession.
Transmettre son entreprise est toujours un moment clé dans la vie d’un chef d’entreprise, qui ne s’improvise pas. Être accompagné d’un professionnel de la transmission d’entreprise permet de franchir chacune de ces étapes, parfois délicates en confiance, et de pouvoir envisager la suite sereinement. Les banquiers conseil, situés en régions, ont une connaissance approfondie des PME, ETI et de leurs dirigeants. Pour accompagner un projet de transmission, ils s’entourent des experts métier, qui opèrent et mènent à bien toutes les étapes de la transaction, de l’évaluation de l’entreprise jusqu’au closing de la cession.